Que faire si votre patron fait faillite ?
La COVID-19 risque d’entraîner une épidémie de faillites chez les entreprises. À quoi les employés ont-ils droit ? Vers qui peuvent-ils se tourner pour récupérer leur dû ?
Tout d’abord, le Programme de protection des salariés (PPS) permet d’assurer le paiement rapide du salaire impayé aux travailleurs, jusqu’à concurrence d’environ 6800 $ en 2020.
Cela couvre la rémunération (salaire, commission, prime de rendement, etc.) et la paie de vacances gagnées au cours des six mois précédant la faillite ou la mise sous séquestre. Le PPS couvre aussi les indemnités de départ et de préavis.
Lors d’un licenciement individuel, les normes du travail du Québec prévoient qu’un employeur doit donner un préavis de 1 à 8 semaines, selon le nombre d’années de service. Lors d’un licenciement collectif qui touche plus de 10 employés, le préavis varie entre 8 et 16 semaines, selon le nombre d’employés visés.
Si le préavis n’a pas été respecté, l’employeur doit verser une indemnité compensatoire qui correspond au salaire de l’employé durant le nombre de semaines prévu.
« Si le programme de protection des salariés ne suffit pas, ce qui est rare, les employés deviennent des créanciers ordinaires », explique Ronald P. Gagnon, vice-président principal du bureau de syndics BDO Canada.
Alors, les institutions financières qui ont des prêts garantis seront payées en premier, ce qui ne laissera que des miettes aux autres.
Toutefois, les employés qui n’obtiennent pas leur dû ont un recours directement contre les administrateurs de l’entreprise, indique Marianne Plamondon, avocate spécialisée en droit du travail chez Langlois Avocats et présidente sortante de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.
Le salarié qui se croit lésé peut déposer une plainte auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), qui a le pouvoir de poursuivre les administrateurs de leur employeur.
Finalement, il faut savoir qu’une entreprise qui rachète les activités d’une société en restructuration doit respecter les conditions de travail des anciens employés. Tout ce qui était prévu dans leur contrat de travail est maintenu.