Ballons gastriques : une innovation majeure pour lutter contre l’obésité ?
Ils sont petits, faciles à utiliser, non invasifs, et promettent une importante perte de poids. Ces "ballons gastriques" ne cessent de se développer. Mais que faut-il en penser ? A qui sont-ils destinés ? Les réponses du Dr Boullenois, chirurgien bariatrique.
Alors que le nombre de personnes en situation d'obésité ne cesse d'augmenter - 800 millions d’individus souffrent de cette pathologie chronique dans le monde dont 8,5 millions de Français - les ballons gastriques apparaissent de plus en plus comme une option intéressante. Ceux développés par Allurion - une plateforme de perte de poids fondée en 2009 - semblent séduire toujours plus d’adeptes. Décryptage.
Un ballon gastrique posé en seulement 15 minutes
Inventés par deux étudiants d’Harvard, le ballon gastrique du laboratoire Allurion se présente sous la forme d’une petite capsule qui, une fois avalée et remplie d’eau, atteint la taille d'un pamplemousse dans l'estomac et procure une sensation immédiate de satiété.
Si ce ballon 2.0 est principalement destiné aux personnes en surpoids ou obèses dont l’IMC est supérieur à 27, les personnes diabétiques sont aussi visées.
"L’intérêt de ce ballon gastrique est qu’il ne nécessite absolument aucun acte invasif pour le mettre en place ou pour le retirer. Il se présente sous la forme d’une capsule reliée à un petit cathéter très fin que l’on fait ingérer au patient. On fait ensuite une radiographie pour vérifier sa position dans l’estomac, puis on le gonfle d’eau par le cathéter. L’objectif étant que cette capsule devenue ballon atteigne la taille d’un pamplemousse", précise le Dr Boullenois, chirurgien bariatrique et adepte du dispositif depuis plusieurs années.
Une fois le ballon rempli, le cathéter est retiré et le patient peut immédiatement rentrer chez lui.
Les effets indésirables (nausées, vomissements, crampes d’estomac, reflux…), fréquents les premiers jours, restent "facilement contrôlables grâce à la prise de médicaments", note le chirurgien.
L’autre avantage de ce dispositif ?
"Il s’élimine naturellement dans les selles au bout de 4 mois. Ce qui évite tout acte invasif ou douleurs possibles", précise-t-il.
Du côté des bénéfices, une perte de poids de l’ordre de 10 à 15% est attendue - et constatée.
"Cette perte de poids est durable en partie grâce à l’accompagnement diététique délivré aux patients. Ils réapprennent à bien manger, à écouter leurs sensations de satiété, ce qui fait que les effets du ballon vont se prolonger dans le temps, même une fois qu’il ne sera plus présent", détaille le médecin.
En plus du ballon gastrique, chaque patient peut en effet bénéficier d'une balance et d'une montre connectées, afin de suivre au fur et à mesure l'évolution de son poids. Grâce à ces outils digitaux, le médecin et le nutritionniste du patient suivent jour après jour ses progrès.
Team work makes the dream work. Allurion’s Elipse Program is a multidisciplinary program: nutritionists, dieticians, psychologists, sport coaches… can be involved to support the patients’ weight loss.#obesity #weightloss #health #healthtech #healthcare #overweight pic.twitter.com/8cqRoVsMLR
— Allurion Technologies (@alluriontech) February 11, 2021
Si le Dr Boullenois estime que le dispositif n’est pas "magique", il admet cependant volontiers qu’il s’agit d’un produit à l'efficacité "très intéressante", entraînant peu d’effets secondaires et de complications (de l’ordre de 2 sur 1000).
NON aux régimes, OUI à WW !
Nestlé développe également une pilule amincissante
Allurion n’est pas le seul sur le marché à développer des capsules dédiées à la perte de poids : Nestlé s'est récemment associé à la société israélienne Epitomee pour développer une pilule amincissante, permettant de réduire l'envie de trop manger ou de grignoter après les repas.
La pilule suit le même procédé : elle gonfle dans l'estomac pour procurer une sensation de satiété. Nestlé Health Science a précisé avoir les "droits exclusifs pour commercialiser la capsule dans le monde entier".
Un essai de grande envergure est désormais attendu d'ici la fin de l'année pour valider ses effets.
