Chaque jour, nous répondons aux préoccupations des lecteurs.

Une personne largement exposée à la COVID-19 peut-elle être plus contaminée et avoir des symptômes plus sévères ?

La réponse n’est pas définitive. « L’exposition à une charge virale initiale élevée pourrait entraîner une maladie plus sévère, mais c’est encore à prouver », répond le microbiologiste-infectiologue Karl Weiss, chef du service des maladies infectieuses de l’Hôpital général juif de Montréal. « L’exposition répétée et la génétique des individus jouent également un rôle fortement suspecté, mais encore non quantifié. »

Les personnes âgées vaccinées contre la pneumonie ont-elles moins de risques de contracter la COVID-19 ?

Non, absolument pas. « Le virus est si nouveau et différent qu’il nécessite un vaccin qui lui est propre, précise l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Bien que ces vaccins ne soient pas efficaces contre la COVID-19, la vaccination contre les maladies respiratoires est fortement recommandée pour protéger votre santé. »

Un enfant de 7 ans asthmatique est-il à risque s’il va à l’école ?

Non. Rien ne permet de croire que les jeunes atteints d’asthme courent un risque accru de contracter la maladie, selon la Société canadienne de pédiatrie (SCP). « En théorie, un enfant ou un adolescent asthmatique atteint de la COVID-19 pourrait toutefois souffrir d’une exacerbation de son asthme et d’une grave morbidité à cause des effets combinés de ces deux affections sur ses voies respiratoires », indique-t-on.

Pourquoi n’utilise-t-on pas des thermomètres infrarouges (sans contact) pour dépister les porteurs du virus dans les lieux publics ?

Cette mesure de prévention n’a pas été retenue par les autorités de santé publique du Québec, mais elle est utilisée ailleurs, notamment à la Maison-Blanche où, depuis la mi-mars, toute personne qui franchit la porte doit se soumettre au thermomètre pour que soient détectés d’éventuels symptômes du coronavirus. La Ville de Cannes a aussi décidé d’installer des thermomètres infrarouges à l’entrée d’une vingtaine de commerces alimentaires de la ville. En cas de fièvre, les gens sont priés de retourner chez eux.

Si j’utilise un foulard en guise de masque pour aller à l’épicerie, est-ce que je peux le placer trois minutes au micro-ondes au lieu de le laver ?

Non. Pour éliminer le virus, deux méthodes sont recommandées. La première consiste à placer le masque en tissu (ou le foulard) au four à une température de 70 degrés Celsius pendant 30 minutes. La seconde est de le laver en machine avec du savon à 60 degrés durant 30 minutes. Notez que le port du masque n’est efficace que s’il est associé à un lavage des mains fréquent et qu’il est utilisé correctement. Il faut s’assurer de le désinfecter après chaque utilisation.

Depuis le début de la pandémie, y a-t-il une diminution du nombre de crimes à Montréal ?

Nous l’ignorons pour l’instant. Mais il est fort probable que la crise actuelle se traduise par une baisse de la criminalité à Montréal et dans le reste du Québec. Ce phénomène a été observé durant la crise du verglas, en 1998. Les forces de l’ordre avaient alors enregistré une baisse importante du nombre de crimes au cours des premiers mois de l’année.

Sur quelle base peut-on affirmer que des personnes asymptomatiques atteintes du coronavirus ont transmis la maladie ?

Le risque de contracter la COVID-19 au contact d’une personne qui ne présente aucun symptôme est très faible, selon l’OMS. La raison est simple : la maladie se transmet surtout par les gouttelettes respiratoires des personnes qui toussent. Mais il y a beaucoup de gens porteurs du virus qui ont très peu de symptômes. « C’est particulièrement vrai aux premiers stades de la maladie, précise-t-on. Il est donc possible de contracter la COVID-19 au contact d’une personne qui n’a, par exemple, qu’une toux légère, mais qui ne se sent pas malade. » C’est pourquoi il est si important de respecter les mesures de distanciation physique, même en l’absence de symptômes, et de se laver souvent les mains.

Comment la crise de la COVID-19 se compare-t-elle à la grippe saisonnière, au SRAS et à la grippe espagnole ?

Le virus du SRAS est de loin le plus mortel. Son taux de mortalité s’approche de 10 %, comparativement à 3 % pour la grippe espagnole et à 0,4 % pour la grippe saisonnière. On estime ce taux autour de 2 % pour la COVID-19, mais les données sont encore fragmentaires.

Pour ce qui est du taux de contagion, il varie d’un pays à l’autre, mais il serait de 2 à 2,5 personnes pour la COVID. Autrement dit, chaque personne infectée par le coronavirus pourrait en infecter deux ou trois autres. Le taux de contagion de la grippe saisonnière se rapproche de 1. Celui de la grippe espagnole est estimé à 2,2, et celui du SRAS à 2,8.