L’Ivoirien Souleyman Doumbia en passe d’être la première recrue du Standard

Par Jonas Bernard

Journaliste sportif, spécialiste Standard de Liège Publié le 21/01/2024 à 17:39

Le Standard n’imaginait pas d’autre issue, pour son premier match de 2024, qu’un résultat positif, une victoire, face à la lanterne rouge du championnat samedi soir. Courtrai n’avait, comme Charleroi, marqué que quatre buts à l’extérieur cette saison avant ce match. Alors même malade, le club liégeois, qui avait pris le temps de guérir, croyait-on, sous le soleil de Marbella, se disait confiant, rassuré par la prise de pouvoir d’Ivan Leko et se voyait déjà décoller en ce début de d’année. Mais le Croate n’est pas un magicien et à Sclessin, il a pris la mesure de tout le chantier qui se présente face à lui. Car oui, le mal est plus profond que ce qui avait été imaginé.

1 Imprécisions, hésitations et frilosité pour une attaque encore décevante

En Espagne, Wilfried Kanga, Stipe Perica et Noah Ohio avaient séduit leur nouvel entraîneur, mais la rencontre de ce week-end a une nouvelle fois rappelé que le contexte d’un entraînement ou d’un stage se situe aux antipodes de celui qu’offre compétition. Touché au genou en début de match, l’Ivoirien, cadenassé par la défense courtraisienne, n’a pas pu donner tout ce qu’il avait sous la semelle, remplacé à l’heure de jeu par un Stipe Perica disponible mais tellement peu tranchant, en témoignent ses deux occasions, dont une de la tête qui aurait certainement dû finir au fond. « Nous devons avoir cet instinct de tueur », regrettait Ivan Leko.

Au cœur de cette soirée cauchemardesque, le Standard a certes eu quelques opportunités, notamment via Isaac Price, Marlon Fossey et Kamal Sowah, mais on ne peut pour autant pas dire qu’il a simplement « manqué de réussite », comme expliqué par William Balikwisha après le match. L’international congolais, d’ailleurs, a par exemple galvaudé quelques situations dangereuses qui auraient pu gonfler le quota de tirs cadrés par le Standard dans ce match. Quatre, au final, trop peu évidemment.

Comme en 2023, le Standard manque de précision mais aussi de mordant alors qu’il a sur le plan offensif un potentiel certain, inexploité par des joueurs qui hésitent à rentrer dans la surface, à provoquer ou à tirer : la contre-attaque déclenchée par Kamal Sowah et stoppée par le Ghanéen lui-même, pour une raison inconnue, en fut le meilleur exemple contre Courtrai...

2 Sur le déclin depuis des semaines, Zinho Vanheusden a touché le fond

Même constat qu’il y a un ou deux mois : le Standard ne marque pas assez mais il est également lâché par une défense qui, elle aussi, prend trop de buts (30). Cette saison, la plupart des buts encaissés ont été le fruit d’erreurs individuelles et contre Courtrai, Vanheusden, Laifis et Noubi les ont multipliées. Celle du capitaine himself était celle de trop : une « passe » incompréhensible, il est vrai « sur un terrain à moitié gelé » (Ivan Leko), qui a profité à Felipe Avenatti, dont la frappe un peu molle mais précise n’a laissé aucune chance à Arnaud Bodart.

Après n’avoir pratiquement pas joué ces trois dernières saisons, Zinho Vanheusden était revenu conquérant l’été dernier et avait entamé sa saison avec une certaine réussite. Au fil des semaines, le numéro 4 des Rouches a malgré tout commencé à faiblir, usé peut-être par l’accumulation des matches et la responsabilité qui pèse sur ses épaules, le brassard étant peut-être trop serrant pour son biceps. Samedi soir, il a malheureusement touché le fond et précipité la chute de son équipe. « C’est une erreur technique, cela arrive », a tempéré Ivan Leko, soucieux de ne pas enfoncer un peu plus ses joueurs après ce couac inattendu.

3 La révolte des supporters et l’objectif du maintien, désormais bien réel

Le Standard ne peut duper ses supporters. Évidemment, personne n’ose imaginer que le club liégeois puisse basculer en Challenger Pro League la saison prochaine et il est bien trop tôt, de toute façon, pour tirer la sonnette d’alarme concernant cette menace. Derrière lui se trouvent d’autres qui connaissent les mêmes difficultés, comme le RWDM, Eupen, Louvain et même Courtrai, qui pointe toujours à dix points des Liégeois.

Ceci dit, le Standard, qui reste sur un bilan de 7 points sur 30, doit aujourd’hui comprendre que son principal objectif se situe davantage dans son sauvetage plutôt que dans une qualification pour les Europe Playoffs qui n’en ont que le nom : les chances de participer à une Coupe d’Europe la saison prochaine sont tellement minces, le club principautaire ne peut de toute façon pas l’envisager vu ce qu’il propose actuellement.

À peine arrivé, Ivan Leko est donc déjà sous pression même si Sclessin comprend bien que le Croate n’est pas le responsable de ce qui se passe actuellement, les messages de « démission » ayant été directement adressés à 777 Partners, samedi soir. « J’aurais pu m’installer dans mon canapé avec un verre de vin, mais ce n’est pas ma vocation », expliquait-il samedi dans les entrailles de Sclessin. « La vie est trop courte pour la jouer « unsafe », sans prendre de risque. Je suis bien ici et je sais que nous reviendrons plus forts. » Faire moins bien que face à Courtrai sera de toute façon très compliqué.