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L’immunité collective démystifiée

Une femme dans la foule avec une tuque à pompon et un masque rouge couvrant sa bouche et son nez.
Une travailleuse porte un masque à l'heure de pointe.PHOTO : Reuters / Toby Melville
Publié le 23 avril 2020

Le gouvernement du Québec entend miser sur l'immunité collective au cours des prochains mois pour endiguer la pandémie de COVID-19. La professeure de médecine sociale et préventive Marie-France Raynault explique en quoi consiste ce concept et déboulonne certains mythes à ce sujet.

L’immunité collective survient lorsqu’une partie de la population est immunisée contre un virus, soit parce qu’elle s’est fait vacciner, soit parce qu’elle a contracté la maladie et développé des anticorps pour y faire face. Le nombre de personnes immunisées à atteindre pour se débarrasser d’une maladie dépend du taux de transmission du virus. Dans le cas du coronavirus, on estime, pour l’instant, qu’il faudra que 60 % à 70 % de la population soit immunisée.

Il ne faut toutefois pas se leurrer : l’immunisation doit se faire de façon graduelle pour être efficace. Un laisser-aller serait catastrophique, selon Marie-France Raynault. Ça aurait été un peu cynique de faire ce pari au départ parce que ça aurait impliqué qu’encore plus de personnes âgées décèdent, dit-elle.

À ceux qui donnent l’exemple de la Suède pour justifier un laisser-aller, Marie-France Raynault répond qu’il est faux de dire que ce pays a misé sur l’immunité collective sans prendre aucune mesure pour protéger la population : plusieurs Suédois font désormais du télétravail, des consignes d’éloignement physique ont été décrétées et les écoles, bien qu’ouvertes, sont à moitié vides puisque plusieurs parents ont décidé de garder leurs enfants à la maison.

Le défi du Québec sera donc de laisser grimper le nombre d’infections, mais de façon très graduelle. Notre limite là-dedans, c’est notre limite hospitalière de traiter les cas, rappelle Marie-France Raynault.

Elle ajoute qu’il faut éviter à tout prix de se retrouver dans la même situation que l’Italie, qui a vu ses hôpitaux déborder et qui a donc été incapable de traiter tous les malades.

Marie-France Raynault estime donc que c’est une bonne idée de rouvrir graduellement les écoles. C’est clair que les enfants ont beaucoup moins de complications, s’ils en ont, souligne-t-elle.

Elle suggère de rouvrir en premier les classes des plus jeunes, puisque ces enfants ont généralement des parents plus jeunes aussi, donc moins à risque. Je suis beaucoup plus inquiète pour les parents que pour les enfants, affirme Marie-France Raynault. Il faudra donc que les enfants des parents plus vulnérables puissent demeurer à la maison. Elle insiste aussi sur l’importance de garder les personnes âgées isolées du reste de la population pendant les prochaines semaines.

Les explications de François Legault

En conférence de presse, le premier ministre François Legault a expliqué le plan du gouvernement pour atteindre l'immunité collective :

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