Livre
Les racistes n’ont jamais vu la mer *** 1/2
Récit, Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban
Pour certains la mer est bleue, calme, limpide et chaude. Pour d’autres, elle est synonyme de mémoire, de violence et de douleur, rappelant les déportations, le transport d’esclaves ou encore les ouragans répétés. Avec leur nouvel ouvrage qui aborde de front le racisme, Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban proposent aux lecteurs de regarder l’horizon à leurs côtés et de voir la mer comme elle est, sous toutes ses facettes. Au fil des discussions qui coulent doucement, ils dévoilent et partagent avec le public des pans de leur existence qui éveillent et font réfléchir. Loin des leçons et des accusations. Lire Les racistes n’ont jamais vu la mer, c’est élever ainsi son regard droit devant soi et accepter de faire un pas vers «l’Autre». Pour avancer. Ensemble. Léa Harvey

Musique
Mille ouvrages mon cœur ****
Folk-rock, Salomé Leclerc
Ça commence à faire un moment que Salomé Leclerc creuse son sillon. La plume demeure sensible et on retrouve avec ce quatrième album cette chanteuse et musicienne dans ce qu’elle fait de mieux. Les textes sont porteurs tout en gardant un côté impressionniste. La voix, magnifique dans ses envolées aériennes comme dans son registre plus grave, un tout petit brin rauque, captive encore davantage. Sans vouloir parler de la pandémie, l’autrice-compositrice-interprète pose une pierre sur ce qu’on a vécu avec cet album justement créé pendant le confinement. Il y a quelque chose de très intime et d’incroyablement grisant dans cet album, coréalisé par Louis-Jean Cormier et poussé par de très beaux arrangements de cordes et de cuivres. De petites touches qui flirtent avec le rock progressif, notamment. On a envie de se faire chanter au creux de l’oreille, mais aussi de rebrancher les amplis. Salomé Leclerc nous ramène justement à ça. Geneviève Bouchard

Musique
Axlaustade ***
Rock, Axlaustade
Certains se rappellent de l’émeute qui a eu lieu au Stade olympique, quand James Hetfield de Metallica avait été brûlé et Axl Rose de Guns’n Roses avait juste été odieux en insultant le public montréalais. Le nom est arrivé plus tard, on le comprend bien, mais il semble la base de ce projet instrumental qui vient chatouiller une certaine nostalgie. Abouti et certainement réjouissant, l’album nous amène beaucoup plus loin avec la contribution de Steve Dumas, de Francis Mineau et de Jonathan Dauphinais. C’est un trip de musiciens, avouons-le. Mais c’est un cadeau pour les mélomanes. C’est un hommage au grunge, au rock… au plaisir de jouer ensemble. Geneviève Bouchard